Deuxième partie
Pourquoi certaines femmes pourtant compétentes, sensibles, intelligentes, éprouvent t’elles autant de difficultés à se positionner clairement ?
Pourquoi certains hommes n’osent pas s’affirmer ?
Pourquoi ce mot si court « NON » est-il lourd à prononcer ?
Être trop gentil.le : un symptôme pas une identité.
Ce que l’on appelle communément « être trop gentil.le » renvoie, d’un point de vue psychanalytique, à un mode défensif profondément enraciné.
Ce n’est pas un défaut ni une qualité, c’est une stratégie.
Une stratégie développée très tôt pour :
- Se faire aimer,
- Éviter le conflit,
- Protéger un lien parfois instable ou conditionnel,
- Une façon d’assurer sa place en se rendant indispensable, aimable, discrèt.e.
Ce positionnement repose souvent sur deux réflexes inconscients :
- Ne pas déranger pour être aimé.
- Devancer les besoins de l’autre pour mériter l’amour.
Avec le temps cela devient une manière d’être…. Mais aussi un enfermement.
Une histoire d’enfance : quand aimer signifie s’effacer !
Derrière cette tendance à la gentillesse excessive, on retrouve souvent une enfance marquée par :
- Un parent fragile à protéger
- Une maison où les émotions étaient interdites, ignorées
- Une éducation fondée sur la performance où l’obéissance…….
Très tôt l’enfant apprend :
- Que ses besoins passent après ceux des autres,
- Que sa sécurité dépend de sa capacité à plaire, à se conformer, à se faire « tout.e petit ».
Résultat : devenue adulte, cette femme, cet homme, continue de croire profondément :
- Qu’elle, il, n’a pas le droit d’exister pleinement si cela dérange
- Que poser une limite c’est prendre le risque de déplaire, de décevoir. Ce qui réactive la peur d’être rejeté, d’être abandonné.e.
- Qu’elle, il, n’a pas le droit de blesser l’autre, ni d’être égoïste
Ces peurs ne viennent pas du présent, mais d’une mémoire ancienne, celle où dire « NON » pouvait signifier être punie, ignorée, ou retiré de l’amour parental.
Le « NON » devient alors synonyme de danger.
La confusion entre amour et fusion.
Ne pas poser de limites vient d’un besoin inconscient de ne faire qu’un avec l’autre.
De fusionner pour exister, ne pas être seul, ne pas être rejetée.
Mais dans cette fusion, il n’y a plus de place pour un « JE » différencié.
On ne sait plus ce que l’on ressent vraiment, ce que l’on veut, ce que l’on accepte véritablement.
Les conséquences de la gentillesse excessive
- Une perte d’identité – en se focalisant sur le besoin des autres on peut perdre de vue ses propres désirs et besoins
- Une fatigue émotionnelle et mentale chronique due à et la pression de toujours devoir répondre aux attentes des autres
- Une difficulté à poser des limites – lorsque l’on a passé sa vie à dire « OUI » à tout, il devient difficile de dire « NON », sans se sentir coupable ou anxieux
- Un manque d’estime et de confiance en soi
- Un sentiment de vide intérieur
Poser des limites signifie établir des frontières claires entre soi et les autres, ce qui peut être perçu comme une forme de confrontation ou de rejet pour les personnes qui ont été trop gentilles.
Posez une limite c’est justement cela sortir de la fusion, s’affirmer comme un sujet distinct, se reconnaître digne d’avoir des besoins différents.
Et cela demande courage, soutien, et réparation intérieure.
La psychanalyse : un espace pour se faire accompagner ET retrouver son chemin
La psychanalyse offre un espace unique pour comprendre ces mécanismes, pour mettre en mots les loyautés anciennes, pour faire le lien entre passé et présent, pour comprendre le sens caché de ce « NON » qui ne vient pas.
Ce travail permet notamment de :
- De déconstruire l’idée que refuser = blesser
- D’accueillir sa colère comme une boussole (et non comme une faute)
- D’identifier les peurs qui freine l’affirmation de soi
- De restaurer l’estime de soi en dehors du regard de l’autre
- D’apprendre à exister sans se justifier
Dire « NON » devient un acte de soin, pour-soi, et pour la relation.
CONCLUSION
- Posez une limite c’est se choisir.
- Posez une limite ce n’est pas dresser un mur.
- C’est tracer une ligne douce mais claire à partir de laquelle je peux me respecter sans effacer l’autre
- Ce n’est pas un acte de trahison de soi. C’est au contraire un acte de retrouvaille.
C’est dire « OUI » à soi, se réapproprier son espace, son rythme, sa parole.
Et cela s’apprend, cela s’apprivoise, dans un cadre d’écoute et de présence à soi.
Vous avez le droit d’exister, même si cela déplait. Vous avez le droit d’être vous-même, même si cela dérange.
Vous avez la légitimité de dire :
« Je suis là »
« J’existe »
« J’ai le droit »
« Je n’ai pas besoin d’être parfait.e pour être aimé.e »
Quelques étapes pour commencer à poser des limites
- Prendre conscience des schémas inconscients. Pour cela commencer à identifier les petits renoncements
- Remettre du sens dans l’histoire familiale
- Identifier ses propres besoins et désirs
- Apprendre à communiquer ses limites de manière claire
- Pratiquer l’auto-compassion, être gentil.le avec soi-même, et reconnaître que poser des limites est un processus qui prend du temps
- Reprogrammer doucement, dire « NON » à une demande anodine. Respirez l’inconfort. Observez ce que ça change
- Se faire accompagner
Poser des limites est un processus qui nécessite de la pratique et de la patience.
C’est en comprenant les raisons sous-jacentes à la difficulté de poser des limites, et en prenant des mesures pour y remédier, que vous parviendrez à créer des relations plus saines et plus équilibrées.
Pour toutes celles, et ceux qui ont été trop gentils.les toute leur vie, il n’est jamais trop tard pour apprendre à vous choisir !
SE FAIRE ACCOMPAGNER
Irène Viale psychanalyste
Envie d’explorer cette question en profondeur ?
Je vous accompagne dans ce cheminement de retour vers vous-même, avec douceur, finesse et respect de votre histoire.
Vers un changement, une transformation de vos perceptions et croyances intérieures à propos de vous, de TOI
TOI
- Cette femme brillante, sensible, intuitive et souvent épuisée à force de t’adapter
- Cette femme qui prend soin des autres parfois au point de t’oublier toi-même
- Cette femme qui a du mal à poser des limites car cela te confronte à des peurs anciennes, à ta peur de décevoir
- Cet homme sensible et réservé, toujours à l’écoute et à la disposition de l’autre, …….
Mon approche analytique est ancrée dans cette écoute fine de ce qui en TOI a été trop tôt abandonné.
Elle repose sur l’idée que poser une limite n’est pas un acte de fermeture, mais un acte d’amour envers soi-même.
C’est un seuil.
L’entrée dans un espace de rencontre.
Pour apprendre une manière d’habiter sa place.